Kraft ? « Si tu étais plus noir que ce fichu papier, tu n’avais pas d’engagement ! » Voilà l’explication du titre de l’ouvrage de Mamadou Mahmoud N’Dongo qui présente une mosaïque de textes de formats différents, disons de la nouvelle fragmentée à une série de séquences qui hésitent entre le polaroïd et le reportage express caméra à l’épaule.
Le livre s’ouvre par un homme d’un certain âge- puisqu’il a mal aux articulations- qui menace de se suicider à Trouville mais très vite on se demande si le choix du nom de la ville est vraiment un hasard: trou, comme celui du revolver dans la balle dans la tempe. Il se ravise: avec ou sans lui, la terre continuera de tourner. Finalement la vie reprend le dessus grâce notamment à un loufoque concours de sosies de Marilyn Monroe. Tout le livre est plein de musique. Le jazz jaillit de partout. Dans le texte sous forme de citations de titres de standards et de noms de musiciens, chanteuses et chanteurs.
La prose de Mamadou Mahmoud N’Dongo elle-même semble être du free jazz.
On ne sait pas où l’on va mais on y va quand même tant on a l’impression d’être dans une boite de jazz dans laquelle joue Miles Davis avec la sourdine au bout de sa trompette.
Il est minuit passé, on est toujours avec Mamadou Mahmoud N’Dongo.
On a pas vu passé le temps, la nuit est bien entamée. On regrette que Boris Vian ne soit plus là : on lui aurait bien touché un mot de Kraft, un livre qui déchire.
Le livre est impossible à résumer. On ne résume pas la vie. On la vit.
-Kraft, fictions et épisodes, de Mamadou Mahmoud N’Dongo. Gallimard/ Continents Noirs, 130 p., 15 €
Cet article n'a pas de Commentaires/Pingbacks pour le moment...
Lun | Mar | Mer | Jeu | Ven | Sam | Dim |
---|---|---|---|---|---|---|
<< < | > >> | |||||
1 | 2 | 3 | ||||
4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 |
18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 |
25 | 26 | 27 | 28 |